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Nouvelles cibles thérapeutiques contre le cancer

Luc Gaudreau reçoit 1,4 M$ pour une chaire de recherche sur les mécanismes de transcription génique

Luc Gaudreau estime que sa chaire de recherche lui donnera les moyens de se mesurer aux meilleurs laboratoires dans le domaine.
Luc Gaudreau estime que sa chaire de recherche lui donnera les moyens de se mesurer aux meilleurs laboratoires dans le domaine.
Photo : Michel Caron

6 décembre 2007

Pierre Masse

Le professeur Luc R. Gaudreau, biologiste moléculaire à la Faculté des sciences, a reçu un financement de 1,4 M$ sur sept ans pour sa chaire de recherche du Canada sur les mécanismes de transcription génique. Cette chaire permettra d'identifier de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement de nombreuses maladies, notamment certaines formes de cancer. Plus largement, elle contribuera à l'avancement des connaissances fondamentales sur les mécanismes de transcription de l'information génétique.

Bien exprimer l'ADN pour survivre

Toute l'information qui permet d'assurer le bon développement et le fonctionnement d'un être vivant de sa naissance à sa mort est inscrite dans l'ADN des cellules qui le compose. Au fil de sa vie, l'expression de cette information lui permet de s'adapter à son environnement à condition que cela soit fait au bon endroit, au bon moment et dans la bonne proportion. Concrètement, l'expression de l'ADN permet de produire des macromolécules appelées protéines qui sont indispensables à la vie de la cellule et de l'organisme tout entier. Lorsque surviennent des dérégulations importantes dans l'expression de l'ADN, la survie de l'organisme peut donc être en péril. Le professeur Gaudreau étudie les mécanismes complexes de l'expression de l'ADN et plus particulièrement la forme compactée de l'ADN appelée chromatine.

Déjà une découverte fondamentale

«En 2001, mon laboratoire a été pionnier pour démontrer qu'un composant de la chromatine appelé facteur H2A.Z est important dans l'expression génique. En 2007 nous avons été l'un des premiers à démontrer chez l'humain qu'il pouvait y avoir un lien direct entre H2A.Z et la progression tumorale. Cette découverte majeure en collaboration avec le Dana-Farber Cancer Institute de Harvard est très prometteuse puisque dans cinq ou six ans, si tout va bien, on obtiendra plusieurs cibles thérapeutiques potentielles», prédit le chercheur. Lorsqu'elles seront exploitées par l'industrie pharmaceutique, les connaissances fondamentales des mécanismes de régulation impliquant H2A.Z pourraient mener à la découverte de nouveaux traitements. «Nous allons collaborer avec ces industries en décrivant les mécanismes de la transcription et, notamment lorsqu'il y a une dérégulation, nous indiquons ce qui va se produire. Nous croyons qu'en ciblant ces étapes, ça pourrait être une bonne chose pour guérir certaines formes de cancer», ajoute Luc Gaudreau.

Un laboratoire majeur

Plus largement, cette chaire de recherche permettra de répondre à certaines questions des biologistes dans cette époque postgénomique. «Alors qu'on a séquencé tout le génome, il faut maintenant savoir comment il fonctionne. Quelles sont les interactions des molécules d'un organisme? Comment se fait la différenciation cellulaire?» s'interroge le spécialiste. Cette chaire de recherche devrait, selon le professeur Gaudreau, lui donner les moyens de se mesurer aux meilleurs laboratoires qui travaillent dans ce domaine.